
Les perspectives de croissance de l'économie marocaine pour l'année 2026 s'annoncent favorables, portées notamment par une production céréalière de 70 millions de quintaux (Mqx) et par la poursuite des grands chantiers structurants, ressort-il du rapport économique et financier accompagnant le projet de loi de finances (PLF) de 2026.
Selon ce rapport publié sur le site du ministère de l'Économie et des Finances, l'année prochaine devrait confirmer l’orientation positive des secteurs à forte valeur ajoutée, le rétablissement des secteurs impactés par la crise sanitaire et l’atténuation des pressions sur les équilibres macroéconomiques.
Sur cette base, l’économie nationale devrait afficher une croissance de 4,6% en 2026, soutenue par une hausse de 7,9% de la valeur ajoutée agricole et une consolidation des activités non agricoles, dont la croissance se situerait à 4%.
Tenant compte d’une progression des impôts sur les produits nets des subventions de 5,9%, le produit intérieur brut (PIB) non agricole devrait progresser au rythme de 4,3% en 2026. La valeur ajoutée du secteur secondaire devrait s’accroître, quant à elle, de 3,7% contre 4,2% pour le secteur tertiaire.
Ledit rapport révèle aussi que les éléments de la demande intérieure poursuivraient une progression soutenue en 2026, tirée par le bon comportement de l’investissement et de la consommation des ménages. Cette dernière augmenterait, en volume, de 3,7% en 2026 et sa contribution à la croissance économique réelle serait de 2,2 points.
Cette composante est attribuable à une progression du revenu agricole des ménages en lien avec une récolte céréalière supérieure à l’année précédente. Elle serait soutenue également par la poursuite de l’accroissement du revenu brut disponible non agricole et des crédits bancaires, notamment ceux destinés à la consommation.
Confirmant cette dynamique, les comptes nationaux trimestriels révèlent que les dépenses de consommation finale des ménages ont progressé de 5,1% au deuxième trimestre 2025, contre 3,3% un an plus tôt, contribuant pour 3 points à la croissance contre 2 points auparavant.
S’agissant de la consommation finale des administrations publiques, elle afficherait une évolution de 6,9% en 2026 en ligne avec l’évolution des dépenses de personnel et des autres biens et services. Sa contribution à la croissance se situerait à 1,3 point.
Pour ce qui est de l’investissement, il devrait capitaliser sur les acquis réalisés à la faveur de la poursuite des grands chantiers et de l’amélioration de l’environnement des affaires. La croissance de la formation brute du capital fixe resterait dynamique en 2026, avec un taux de 6,6%, soit une contribution à la croissance de 1,8 point.
Concernant la contribution des échanges extérieurs à la croissance réelle, elle devrait s’améliorer durant l’année prochaine, pour se situer à -0,8 point. Les exportations des biens et services contribueraient pour 3,6 points, atténuées par une contribution négative des importations de -4,3 points.
La poursuite du dynamisme de la demande étrangère adressée au Maroc devrait contribuer à l’accélération de la croissance des exportations des biens et services, attendues en hausse de 8,2%, tirées notamment par la performance des secteurs à forte valeur ajoutée tels que l’industrie automobile, l’aéronautique et l’électronique, en lien avec la reprise de la demande étrangère en biens manufacturés adressée au Maroc.
De leur côté, les importations des biens et services devraient enregistrer une progression, aux prix constants, de 8,4%, à la faveur d'une hausse importante des importations des produits alimentaires (+7%), des biens finis d’équipement (+9,0%) et des demi-produits (+8,2%).
Aux prix courants, le produit intérieur brut afficherait une croissance de 6,7% en 2026. À la suite de ces évolutions, le besoin de financement de l’économie nationale, en pourcentage du PIB, devrait atteindre 2,6% en 2026 après 2,2% une année auparavant.
(MAP: 21 Octobre 2025)