Les participants aux premières Assises nationales de l’Intelligence Artificielle (IA) ont appelé, mercredi 02 Juillet à Salé, à l'élaboration d’une feuille de route nationale de l’IA définissant les objectifs du Maroc, ses priorités et ses composantes éthiques, en cohérence avec les normes internationales et en promouvant un usage responsable de l’IA.
Dans leurs recommandations ayant sanctionné les travaux de ces Assises, organisées les 1er et 2 juillet par le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, les participants ont plaidé pour la préparation de textes législatifs régissant le développement et l’usage de l’IA, incluant des principes éthiques garantissant le respect de la vie privée, la transparence et la redevabilité.
En matière de gouvernance de l'IA, ils ont également appelé à l'élaboration de lignes directrices éthiques garantissant l’équité, la transparence, et la responsabilité, tout en anticipant les risques potentiels comme la discrimination ou la perte d’emplois.
Dans leurs recommandations, dont lecture a été donnée par la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, les différents participants ont encouragé l’investissement en R&D et en partenariats technologiques entre acteurs publics et privés pour produire des solutions intelligentes au service de l’économie nationale.
Dans ce sens, ils ont plaidé pour la mise en place de plateformes nationales de données sécurisées, permettant aux acteurs de développer des solutions innovantes dans des secteurs prioritaires, dans le strict respect des normes de protection des données personnelles, la mise en place de centres de données avancés dotés de capacités de calcul puissantes pour soutenir la recherche et les applications en IA, ainsi que le renforcement des capacités nationales en cybersécurité via le développement de solutions intelligentes pour détecter les menaces et sécuriser les infrastructures numériques contre les cyber-risques.
Sur le plan de développement des secteurs sociaux, les participants ont plaidé pour l'extension de l’usage de l’IA pour le diagnostic précoce des maladies et l’amélioration des services de santé, notamment dans les zones sous-dotées, afin de renforcer l’efficacité du système de santé et réduire les inégalités territoriales.
Ils ont également mis en avant l'importance d'intégrer l’IA dans les processus d’évaluation pédagogique et la conception de contenus éducatifs intelligents permettant de diagnostiquer les difficultés et proposer des plans de soutien individualisés.
Sur un autre registre, ils ont préconisé l'utilisation de l’IA pour la surveillance et la maintenance des grandes infrastructures, leur durabilité et leur efficacité, soulignant l'intérêt d'intégrer l’IA pour améliorer la gestion du trafic, renforcer le transport public, et optimiser la gestion des flottes de transport.
En matière de sécurité énergétique et hydrique, ils ont plaidé pour le développement de systèmes intelligents pour la surveillance proactive et une meilleure gestion des ressources vitales, afin d’assurer une utilisation optimale et renforcer la sécurité hydrique, alimentaire et énergétique.
Dans la même lignée, ils ont appelé à l'exploitation de l’IA dans les réseaux intelligents pour anticiper la demande et optimiser la gestion énergétique.
Par ailleurs, ils ont plaidé pour la généralisation de l’usage de l’IA pour améliorer la performance des services administratifs, simplifier les procédures et renforcer la transparence des transactions dans les sphères publique et privée.
Sur un autre sujet, ils ont recommandé d'utiliser l’IA pour la préservation du patrimoine culturel et linguistique national, le développement de contenus numériques et la valorisation de la diversité culturelle marocaine dans l’espace numérique mondial.
En termes de soutien à l’entrepreneuriat et aux startups, les différents participants ont plaidé pour un accompagnement des TPE/PME et startups dans l’intégration de l’IA dans leurs processus de production et de services via des programmes d’incitation et d’assistance technique, dans le but d’accroître leur productivité et renforcer leur compétitivité.
À cet effet, ils ont recommandé le lancement d’incubateurs et de centres d’innovation spécialisés offrant aux startups un environnement propice au développement de solutions intelligentes marocaines à forte valeur ajoutée locale et internationale.
Dans le domaine de la coopération internationale, notamment Sud-Sud, les participants appellent à l'établissement de partenariats stratégiques avec des instituts mondiaux de recherche en IA et des entreprises technologiques pour l’échange de savoirs et l’accès aux technologies de pointe.
Ils ont jugé également nécessaire la création de centres de recherche spécialisés en IA à l’échelle nationale et africaine pour favoriser la coopération internationale et répondre à des défis locaux tels que l’agriculture, la santé, l’industrie et les villes intelligentes.
De surcroit, l'organisation d’événements internationaux sur l’IA a été recommandée afin de favoriser le partage de connaissances, faire connaître le Maroc comme acteur de l’innovation et attirer des investissements dans ce domaine.
(MAP: 03 Juillet 2025)
